Le 2 mai 2025, Microsoft a annoncé officiellement la fin des datamarts dans Power BI. À leur place, la firme pousse désormais vers l’utilisation des Data Warehouses de Microsoft Fabric, une brique plus moderne, plus intégrée et plus cohérente avec la vision globale de la plateforme.
Mais est-ce réellement une mauvaise nouvelle ? Est-ce que quelqu’un utilisait vraiment les datamarts ? On reprend tout depuis le début.
C’était quoi un datamart Power BI, déjà ?
Les datamarts, lancés en mai 2022, avaient pour objectif de donner de l’autonomie aux analystes métier. Une sorte de « mini entrepôt de données » prêt à l’emploi, accessible depuis Power BI Service.
Concrètement, un datamart, c’était :
- une interface no-code pour créer des tables relationnelles,
- un moteur SQL sous Azure SQL DB,
- Power Query pour gérer l’ingestion des données,
- un modèle sémantique intégré utilisable directement dans un rapport.
Le tout dans une interface plutôt bien pensée, mais jamais vraiment adoptée massivement.
Pourquoi Microsoft les supprime ?
Officiellement, Microsoft met en avant trois raisons :
- Une architecture isolée : les datamarts ne reposaient pas sur OneLake ni sur Delta Lake. Ils étaient techniquement à part.
- Trop de recouvrement : entre dataflows Gen2, lakehouses, warehouses, notebooks… il fallait rationaliser.
- Une vision unifiée avec Fabric : désormais, tout doit passer par le OneLake, avec une expérience unifiée, gouvernable, pilotable et évolutive.
En d’autres termes : les datamarts faisaient doublon et n’étaient pas alignés avec le futur de l’écosystème.
Et donc, on fait quoi maintenant ?
Microsoft recommande de se tourner vers les Data Warehouses Fabric, qui reprennent les fondamentaux des datamarts… mais en beaucoup plus solide.
Voici ce qu’on y retrouve :
- Power Query pour l’ingestion,
- Modèle sémantique Power BI intégré,
- Requêtes SQL,
- Stockage Delta Lake,
- Intégration avec OneLake,
- Meilleure performance et meilleure scalabilité,
- CI/CD, Git, pipelines de déploiement, Copilot, sécurité centralisée…
En clair : c’est plus technique, mais c’est aussi beaucoup plus puissant.
Et pour ceux qui avaient déjà des datamarts ?
- Il n’est plus possible d’en créer depuis mai 2025.
- Les datamarts existants restent accessibles en lecture seule.
- Pas d’outil de migration automatique : il faudra recréer les flux, les modèles et les logiques dans Fabric.
Il est donc conseillé de recenser vos datamarts, de documenter les transformations, et de planifier une transition manuelle vers Fabric.
Mon analyse : une bonne décision, mais pas sans impact
Soyons honnêtes : peu d’équipes utilisaient les datamarts sérieusement. Et ceux qui les utilisaient auraient tout intérêt à passer à Fabric dès maintenant. Car Fabric offre :
- une vraie architecture cloud-native,
- des performances nettement supérieures,
- une logique de plateforme unique, bien plus lisible.
Mais…
- L’effort de migration peut être significatif,
- Les profils métier risquent de se sentir exclus (le datamart était accessible sans trop de bagage technique),
- L’absence d’assistant de migration est un vrai manque.
Bref : c’est une avancée technologique, mais pas une transition transparente. Et comme souvent avec Microsoft, la simplification vient… après la complexité initiale.
Comment aborder la transition ?
Voici un plan simple pour accompagner ce changement :
- Lister tous les datamarts existants dans l’organisation,
- Identifier les sources, transformations et modèles utilisés,
- Former vos équipes aux entrepôts Fabric (via la doc officielle ou des formations internes),
- Créer un POC dans Fabric avec un cas métier équivalent,
- Préparer la gouvernance Fabric (OneLake, workspaces, rôles, pipelines, etc.).
Conclusion
La disparition des datamarts signe la fin d’un outil hybride, certes intéressant sur le papier, mais peu exploité. Microsoft fait un choix stratégique : unifier l’expérience data autour de Fabric et OneLake.
Est-ce une perte ? Pas vraiment. Est-ce une opportunité ? Clairement.
Reste à accompagner le mouvement intelligemment. Et surtout, à ne pas oublier ceux qui avaient (quand même) adopté les datamarts : ils vont devoir tout reconstruire, sans filet.
Mais bon… soyons francs : on ne va pas pleurer longtemps.

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